Décollage parapente en biplace ou en solo : 7 questions à se poser systématiquement

Lorsque je décolle en parapente, que ce soit en solo ou en biplace, j’analyse différents facteurs qui pourraient faciliter ou compliquer le décollage.

Même avec 18 ans d’expérience en parapente, j’applique cette « checklist » de manière systématique.

1) Informations partagée avec les clients (pour les biplaces)

Il me parait tout d’abord primordial de bien informer le passager sur les différentes étapes du vol, en particulier le décollage. En effet, une course énergique sans s’asseoir, est un élément décisif pour un décollage réussi (en plus des compétences du pilote bien sûr).
Je partage également des informations sur la durée du vol, l’itinéraire, les possibilités de personnalisation (monter en thermique, faire quelques figures d’acrobatie, voler tranquillement) et réponds à toutes les questions qui pourraient survenir.

2) Obstacles

Un caillou, un trou ou un changement abrupt d’inclinaison peuvent compliquer la phase de décollage. Pour cette raison, le choix de l’emplacement est primordial. De même, si des arbres ou des constructions se trouvent dans la ligne de décollage, je dois estimer ma capacité à pouvoir les survoler sans problème. À ce titre, un léger vent de face (cf. point 5) est un facteur favorable et favorise une prise en charge (moment où l’on quitte le sol) de l’aile plus rapide.
 

3) Préparation du matériel

Je contrôle que mes suspentes sont bien démêlées et que mon aile est ouverte correctement. Je m’assure que le passager est bien attaché et je fais de même avec ma propre sellette.
 
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4) Inclinaison et longueur du terrain

Si je vole à un nouvel endroit, j’analyse la déclivité de mon terrain. La pente de ce dernier influencera la vitesse de course. Il me permettra aussi de calculer la facilité à arrêter le décollage en cas de besoin et à estimer l’endroit limite où je dois décider de décoller ou non (ligne de vie). Plus un terrain est raide, plus la course sera courte mais en même temps, difficile à stopper. Plus un terrain est plat, plus il faudra courir vite, mais les possibilités d’arrêt seront facilitées.

 

5) Vent

En général, un vent de face, de force faible à modérée est un facteur positif pour le décollage. Cette orientation de vent donnera lieu à un décollage plus rapide qu’un vent nul.
Au contraire, un vent arrière demandera une course très rapide et dynamique. Si le vent arrière est faible, le décollage peut-être possible. Un vent arrière modéré ou fort nécessitera certainement de renoncer au décollage ou d’attendre des conditions plus favorables.
À ce titre, un décollage à ski facilite le décollage lorsqu’il y a peu de vent ou un léger vent arrière, comme c’est souvent le cas aux Ruinettes à Verbier. En effet, la prise de vitesse est améliorée par la glisse des skis et permet à l’aile de monter plus rapidement.

6) Facteurs personnels

Je prends toujours en compte mon état mental et physique. En effet, une fatigue physique ou des soucis peuvent altérer mes capacités de décision et mes réflexes. Même sur des décollages connus, il m’arrive de renoncer si je ne me sens pas bien. J’essaie également de bien évaluer si le passager se sent à l’aise ou s’il a besoin d’être rassuré. En effet, nous devons décoller de manière synchronisée. Il est de ma responsabilité de transmettre à mon client toutes les informations nécessaires.
 

7) Choix du niveau de risque

Enfin, chaque pilote solo ou biplace est responsable du niveau de risque qu’il souhaite prendre. L’ important, à mon avis, est d’en être conscient. Il est évident que dans le cadre d’un vol biplace, le risque sera ramené à son minimum puisqu’il aura un impact sur une personne qui a accordé sa confiance au pilote.
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